Huit mois après avoir négocié des mesures d’assouplissement avec Ottawa, le gouvernement Legault va enfin mettre en place une solution accélérée qui accueille des travailleurs étrangers qualifiés sélectionnés par Québec en attendant la résidence permanente. De plus, d’ici quelques semaines, le Programme de mobilité internationale (PMI+) autorisera les travailleurs qui répondent aux besoins de main-d’œuvre du Québec à venir travailler ici. Et c’est grâce aux permis de travail ouverts accordés par le gouvernement fédéral.
À terme, le Permis de travail ouvert est conçu pour rapatrier environ 7 000 travailleurs étrangers avec des certificats de sélection du Québec. Ces travailleurs doivent avoir une expérience de travail dans des industries considérées comme prioritaires et doivent même détenir une lettre d’emploi permanente d’un employeur.
Le ministre du Travail, Jean Bright, a qualifié le plan de solution rafraîchissante aux pénuries de main-d’œuvre. Il a également annoncé que d’ici deux mois, les professions C seront ajoutées à la liste de traitement simplifiée. Cela donnera aux employeurs la possibilité d’éviter la phase de lancement et de recruter rapidement des travailleurs étrangers.
Il a été révélé à la mi-mars que ces métiers nécessitant peu de compétences n’avaient jamais été sur la liste, comme le ministre Boulet l’avait promis en novembre dernier.
Entre espoirs et inquiétudes
Ces annonces ont été appréciées par les Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ). Il pense qu’ils aideront les entreprises manufacturières de la région. C’est un secteur qui compte plus de 31 000 postes vacants.
Véronique Proulx, présidente-directrice générale du MEQ, a dit encourager les deux paliers de gouvernement à continuer de travailler ensemble pour réduire les délais de traitement de ces travailleurs et faciliter le processus.
L’organisme à but non lucratif Le Québec c’est nous aussi, qui travaille à réduire les délais d’obtention de la résidence permanente, se réjouit que le gouvernement considère l’immigration comme une solution aux pénuries de main-d’œuvre. Mais d’un autre côté, des inquiétudes ont également été exprimées au sujet des travailleurs temporaires dans les emplois de type C.
Claire Launay, porte-parole de l’organisation, a annoncé être préoccupée par le fait que le gouvernement du Québec a adopté diverses mesures pour augmenter le nombre d’immigrants temporaires sans atteindre l’objectif d’immigration permanente. Une fois arrivés au Québec, les travailleurs peuvent se rendre compte que leurs chances de s’établir de façon permanente dans d’autres provinces sont plus élevées et donc quitter le Québec.