Québec: Pénurie de main-d’œuvre et perturbations dans les chaînes d’approvisionnement

Après la publication du budget 2022-2023 du gouvernement du Québec, le ministre des Finances, Éric Girard, a déploré que les mesures annoncées n’aient eu que peu d’impact sur le secteur manufacturier, durement touché par les pénuries de main-d’œuvre et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement.

Véronique Proulx, directrice générale de Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ), a affirmé que les manufactures œuvrent dans un contexte d’inflation sans précédent de pénurie de main-d’œuvre et de perturbation dans la chaîne d’approvisionnement. Ces facteurs ont fortement entravé la croissance du secteur manufacturier et, par conséquent, la croissance de l’économie québécoise. À noter que les industries représentent 13,5% du PIB. C’est donc le premier secteur en termes de contribution au PIB.

Pénurie de main-d’œuvre : des mesures insuffisantes

« Les mesures annoncées n’atténuent pas la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur manufacturier. Le nombre de postes vacants est en progression continue et a atteint un niveau record de 31 565 au quatrième trimestre de 2021. Ainsi, les pertes économiques liées à la pénurie de main-d’œuvre se chiffrent à plus de 18 milliards de dollars au cours des deux dernières années. Cela démontre que les mesures en place ont peu d’impact sur les manufacturiers », a précisé Mme Proulx.

Le MEQ a souligné différentes mesures pour les entreprises manufacturières :

  • Accélérer le traitement des demandes d’immigration

Le MEQ honore 11,9 millions de dollars sur 5 ans pour réduire les délais de traitement. Cependant, une augmentation du nombre d’employés n’entraîne pas nécessairement une diminution des retards. Le MEQ a demandé au ministère de l’Immigration (MIFI) de s’engager à réduire les délais. 

De plus, l’association estime que le gouvernement doit relever le seuil d’immigration afin que les manufacturiers puissent rejoindre les travailleurs dont ils ont besoin. Elles peuvent donc contribuer à la création de richesse au Québec. De plus, dans un sondage mené par l’association, 68 % des répondants croyaient que la meilleure façon de résoudre les problèmes de la chaîne d’approvisionnement serait d’éliminer les barrières de l’immigration et le nombre de travailleurs étrangers temporaires.

  • Favoriser l’intégration des personnes immigrantes en région

Le MEQ demande des incitatifs économiques de 10 000 $ par année pendant deux ans pour faciliter l’établissement à long terme des travailleurs de la région. L’association propose également d’allouer plus de ressources au MIFI et au MTESS afin qu’ils puissent mieux accompagner les employeurs qui doivent intégrer ces travailleurs.

  • Accroître l’appui pour l’apprentissage du français

L’une des revendications formulées par l’association lors de la consultation prébudgétaire était d’investir dans la francisation. D’ailleurs, l’opération a reçu 198,3 milliards de dollars d’investissements.

  •  Construire 1 000 unités additionnelles du Programme d’habitation abordable Québec

Alors que le Québec et les manufacturiers s’apprêtent à accueillir davantage de travailleurs étrangers temporaires, et sachant que l’Union municipale du Québec estime un besoin de 13 400 unités abordables, le MEQ déplore les problèmes auxquels font face les manufacturiers de la région en matière de capacité logistique.

Poursuivre le virage numérique : Plus d’ambition pour les PME

« Les PME manufacturières tardent à prendre le virage numérique. Elles manquent de ressources et d’expertise. On devrait chercher à accélérer le virage numérique auprès des PME, notamment en offrant des subventions pour dérisquer l’opération.», affirme Mme Proulx.

MEQ souligne différentes mesures pour les entreprises manufacturières :

  • Poursuivre l’offensive de transformation numérique

La bonification de l’enveloppe pour l’offensive de transformation numérique de 60 M de dollars sur deux ans est une bonne initiative qui porte fruit.

Cependant, l’association demande des bonifications au Plan d’action PME, volet Appui à la productivité, pour augmenter les contributions non remboursables à 100 000 $ par l’achat d’équipements et de technologies inclus pour inciter les PME manufacturières à passer au 4.0.

  • Accélérer l’acquisition des nouvelles technologies par les entreprises

Afin d’inciter les manufacturiers à augmenter le niveau de numérisation de leurs entreprises, le MEQ a demandé au gouvernement d’améliorer le C3I au cours du dernier exercice financier. La prolongation d’un an de la prime tarifaire provisoire C3i est une bonne nouvelle pour le constructeur québécois. Rappelons que pour la fabrication au Québec, nous avons constaté que les investissements en équipements et machinerie ont augmenté de 46,5 % entre 2015 et 2019. 

Après cela, notamment à cause de la pandémie, ils ont chuté de 15 % entre 2019 et 2020. Pourtant, le Canada est à la traîne en ce qui concerne les investissements non résidentiels des entreprises.

SOURCE Manufacturiers et Exportateurs du Québec

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